De l’eau sans perfluorés pour nos enfants ?
Il y a 1 an, la diffusion d’une émission sur la pollution aux perfluorés dans la Vallée de la Chimie a alerté les habitants et les maires. Les analyses de l’eau potable à Solaize à 167 ng/litre au lieu de 100 ng/litre pour une somme de 20 composés de la famille des PFAS (règlementation européenne) confirmaient que l’eau distribuée dans notre village dépassait largement les niveaux.
Dès les premières réunions avec les autorités chargées de la production, de la distribution et du contrôle de l’eau potable, la mairie de Solaize a compris que les solutions n’arriveraient pas rapidement. C’est ce que confirme l’année que vous venons de traverser. Nous ne savons toujours pas ce qui sera fait et quand. En revanche, comme les autorités en sont au stade des hypothèses de solution et des évaluations de la présence des perfluorés dans l’eau, les légumes, les poissons, et bientôt les humains, une chose est sûre : la pollution est là.
Le Maire, Guy BARRAL indique : « J’ai vu l’émission le soir de sa diffusion en mai dernier et je me suis tout de suite dit : on va vers un scandale environnemental et sanitaire qui risque de dépasser l’amiante. Les inquiétudes des habitants se sont manifestées le lendemain. Impossible de ne pas agir. Dès ce moment, j’ai regardé les possibilités de proposer de l’eau propre aux enfants ».
Nous avons envisagé de fournir l’eau dans des bouteilles individuelles ou fontaines en plastique. Mais comme personne ne peut assurer que les contenants en plastique aient été conservés, transportés, stockés dans des conditions optimales garantissant leur qualité, leur innocuité et sans micro-plastiques ou nanoparticules, ce choix a été repoussé. Sans compter le coût inouï d’une solution sans garantie.
Nous avons alors travaillé avec un bureau d’études qui a construit un prototype ultra-filtrant, l’a connecté en phase test, au réseau d’eau potable de Solaize, à celui de la mairie très exactement, et a effectué les prélèvements avant et après filtrage. Les échantillons ont été envoyé à un laboratoire certifié pour ce type d’analyse.
Les résultats étaient très prometteurs, non seulement sur les perfluorés mais aussi sur les pesticides, les médicaments et toutes les substances polluantes de notre eau « potable ». Aussi, nous avons décidé – après une âpre négociation – de devenir pilote et d’installer le système de filtration à la cantine. Il permettra aux enfants de la cantine, mais aussi du centre de loisirs et des écoles d’avoir accès à une eau d’une qualité rassurante. Le système est adossé à un contrat de maintenance drastique avec traitement des déchets issus de la filtration mais aussi des analyses par des laboratoires certifiés. Nous publierons les résultats.
Nous n’avons pas attendu que les pouvoirs publics, producteurs, distributeurs ou garants de la qualité de l’eau mettent en œuvre leur solution pour agir à notre échelle.
Il reste que le règlement définitif de la pollution aux perfluorés passera par sa résolution à la source. Pour les industriels, la suppression totale de ce produit dans les process et les rejets. Et, pour nous tous, un changement de comportement sur l’utilisation des produits de consommation contenant des perfluorés (poêles, textiles, cosmétiques etc…)